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Environ 80 millions de boîtes de compléments alimentaires sont vendues chaque année en France. Se situant entre le médicament et l'aliment, ces produits remportent l'adhésion de 93 % des Français qui, d'après OpinionWay dans le cadre de l'Observatoire Synadiet annuel, "reconnaissent leurs bénéfices pour la santé". Synadiet étant le Syndicat National des Compléments Alimentaires.

Vendus sans ordonnance, les compléments alimentaires sont recherchés, en fonction des produits, pour leurs effets amaigrissants, grossissants, bien-être, beauté (cheveux et ongles), calmants, anti-stress ou bien encore énergisants. Et cette liste est loin d'être exhaustive.

Au vu de leurs nombreux bienfaits, plusieurs questions se posent alors : qu'est-ce qu'un complément alimentaire ? Les compléments alimentaires sont-ils réellement sans risque et sans danger ? Quels sont les compléments alimentaires dangereux pour la santé ? Nous allons tenter de répondre à ces questions dans les lignes qui suivent. 

Qu'est-ce qu'un complément alimentaire ?

D'après la directive 2002/46/CE du Parlement européen et du Conseil du 10 juin 2002, les compléments alimentaires désignent des "denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés, commercialisés sous forme de doses"

Se prenant par voie orale, les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments, car ils n'ont pas vocation à remplacer un traitement médical. Et ce, même s'ils sont commercialisés sous une forme pré-dosée en gélules, pastilles, comprimés, ampoules buvables, flacons munis de compte-gouttes, sachets de poudre ou autres formats similaires à ceux des médicaments

Produits de la ruche ou à base de plantes, de vitamines, de minéraux ou de concentrés de substances (probiotiques, mélatonine, glucosamine, omégas 3-6-9, etc.), les compléments (ou suppléments) nutritionnels s'adressent à tout le monde, y compris à des personnes en bonne santé souhaitant tout simplement garder ou booster leur forme. 

Les compléments alimentaires sont des denrées alimentaires    

Les suppléments nutritionnels dépendent du Code de la consommation, et non pas du Code de la santé publique comme les médicaments. Ils n'ont donc pas besoin d'évaluation préalable de leur efficacité avant de pouvoir être mis sur le marché. Et ils ne requièrent pas non plus d'autorisation de mise sur le marché (AMM).

Par contre, à l'instar des autres denrées alimentaires, les compléments alimentaires sont soumis à une déclaration de mise sur le marché auprès de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ils peuvent porter certaines allégations de santé, par exemple, sur le bien-être ou la perte de poids.

Les suppléments nutritionnels sont vendus sans ordonnance. Autrement dit, tout le monde peut s'en procurer facilement. On peut en trouver dans les magasins de diététique, dans les pharmacies, dans les grandes surfaces ou bien sur Internet. 

Quand prendre un complément alimentaire est-il indispensable ?

Consommer des compléments alimentaires permet de couvrir des carences en nutriments. Une telle carence concerne le plus souvent les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, ainsi que certains groupes de personnes tels que les végétariens et les végétaliens (végans). 

C'est ainsi que, pour prévenir l'ostéoporose, les médecins ont l'habitude de prescrire du calcium et de la vitamine D aux personnes âgées. 

Concernant les femmes enceintes, elles se voient le plus souvent prescrire de la vitamine B9 ou acide folique, indispensable au bon développement du foetus.

Quant aux végétariens et aux végans, afin de compenser leur carence en viande, ils doivent prendre de la vitamine B12.

En somme, de manière générale, toute carence en nutriments essentiels, due à un régime alimentaire non suffisamment varié, requiert de combler une telle carence par le recours à des compléments alimentaires. 

Maintenant que nous avons vu quelques-uns des cas pour lesquels la consommation de nutriments, sur les conseils d'un professionnel, s'avère indispensable, nous allons maintenant voir dans quels cas les complémentaires alimentaires peuvent être dangereux pour la santé.

Les compléments alimentaires, pas si anodins

En hausse constante, la consommation de compléments alimentaires est courante. Pourtant, ces produits sont loin d'être anodins. Consommés à haute dose, ils peuvent engendrer des troubles parfois graves. C'est par exemple le cas des suppléments de :

  • vitamine C. A fortes doses, ce complément alimentaire peut être à l'origine de troubles digestifs et/ou rénaux;
  • vitamines A et E. Consommées en excès, à des doses 10 fois supérieures aux apports recommandés, ces vitamines entraînent une augmentation de 4 à 7 % de la mortalité;
  • bêta-carotène (pro vitamine A). Consommé à forte dose (20 à 30 mg par jour), ce nutriment augmente de 20 à 30 % le risque de cancer du poumon chez les fumeurs, ainsi que le risque de cancer de la peau.

Notons que le bêta-carotène est naturellement présent dans les carottes râpées, le chou vert et les haricots verts. La vitamine A, dans le poisson, le foie et le beurre. Et la vitamine E, dans les germes de blé, les amandes et les noix. 

D'après l'Académie de pharmacie, les suppléments nutritionnels sont à l'origine de plus de 2600 effets indésirables chaque année, dont 37 à 52 % de cas graves.

Autres compléments alimentaires potentiellement dangereux à forte dose 

Outre ceux que nous venons d'évoquer plus haut, d'autres suppléments nutritionnels peuvent également entraîner un certain nombre d'effets indésirables potentiellement dangereux pour la santé.

Les produits et substances visés par l'ANSES

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) met en garde à propos des suppléments nutritionnels contenant les substances et produits suivants :

  • glucosamine ou chondroà¯tine sulfate que l'on retrouve dans certains suppléments nutritionnels contre l'arthrose, et qui peut fortement accroître, à très forte dose, le risque de diabète;
  • mélatonine, hormone du sommeil, qui peut causer des cauchemars, des troubles du comportement ainsi qu'un affaiblissement du système immunitaire;
  • orange amère, qui compose de nombreux produits anti-stress et censés faire perdre du poids, mais qui peut entraîner des troubles cardiaques, de l'hypertension, voire un dérèglement hormonal;
  • phyto-estrogènes, en particulier ceux issus des isoflavones, qui auraient des effets (non démontrés) sur les bouffées de chaleur, mais qui interfèrent cependant avec le système hormonal.

L'ANSES pointe aussi du doigt la levure de riz rouge, la gelée royale, le pollen et le propolis, la spiruline, ainsi que les compléments à base d'algues.

Ces plantes pouvant perturber la réponse immunitaire

En ces temps de pandémie, l'ANSES recommande aux personnes atteintes de COVID-19 de suspendre toute prise de compléments alimentaires contenant certaines plantes, identifiées comme perturbant la réponse immunitaire et la réaction inflammatoire nécessaires à la lutte contre cette maladie.

L'ANSES recommande ainsi d'éviter la consommation des produits à base de saule, reine des prés, bouleau, peuplier, verge d'or, polygalas, harpagophytum, échinacées, curcuma, griffe du chat (appelée aussi liane du Pérou), Boswellia et Commiphora. 

Afin de limiter les risques liés à la consommation de compléments alimentaires, l'ANSES recommande notamment d'éviter les prises prolongées, répétées ou multiples de suppléments nutritionnels, et surtout, de demander des conseils auprès d'un professionnel de santé. 

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